Covid-19 : ces BioTechs françaises dans la course aux vaccins

Flash Therapeutics, membre de BIOMED Alliance revendique  « une approche complémentaire à celle développée par Pfizer ou Moderna » .

Lire aussi : Flash Therapeutics et la stratégie vaccinale Française, conférence de presse organisée le 03/02/2021 par France Biotech sur les défis à relever par les entrepreneurs healthcare qui sont en première lignes pour lutter contre la COVID-19. Source :  Flash Therapeutics, 04/02/2021.

Si les fleurons français que sont Sanofi et l’Institut Pasteur accusent du retard dans la recherche d’un vaccin anti-Covid, plusieurs BioTech accélèrent. En adoptant des approches diverses, elles renforcent les chances d’un succès tricolore.

Le Covid-19 met les acteurs principaux de la recherche médicale française en difficulté. Tandis que Sanofi a annoncé repousser la demande de commercialisation de son vaccin à la fin de l’année 2021, prenant du retard par rapport à la concurrence étrangère, l’Institut Pasteur a tout simplement décidé d’arrêter les frais. L’espoir d’une percée tricolore repose donc désormais sur les BioTech, qui sont nombreuses à s’emparer du sujet. Portées par le succès de leur homologue allemande BioNTech, dont le vaccin est produit par le groupe pharmaceutique américain Pfizer, elles planchent sur des candidats-vaccins avec des approches variées. Maddyness passe en revue les projets en cours, initiés aussi bien par des sociétés installées qu’émergentes.

Depuis plusieurs mois, les vaccins sont présentés comme le remède à la crise. Ils sont les garants d’une immunité collective qui permettrait, une fois un seuil critique de vaccinations dépassé, de retrouver une vie « normale ». Si de premiers produits ont fait leur preuve et été autorisés sur le marché européen, à l’instar de Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca, en rechercher de nouveaux reste une question centrale. Nombre d’experts, par exemple cités par 20 Minutes ou La Montagne, estiment que la pandémie ne trouvera son terme qu’à partir du moment où la majeure partie de la population mondiale sera protégée. Et les seuls vaccins aujourd’hui préconisés n’y suffiront pas, d’où l’opportunité pour ces BioTech qui devraient néanmoins avoir besoin de nouer des partenariats avec de grands industriels.

Celles qui sont les plus avancées

Sous le feu des projecteurs ces derniers jours, Valneva aurait une longueur d’avance sur ses concurrents français. L’entreprise nantaise créée en 1999 développe un vaccin reposant sur une technologie déjà éprouvée, à base de virus inactivé. Quelque 150 adultes participent en ce moment à un essai clinique de phases 1 et 2, dont les premiers résultats sont attendus courant avril 2021. Au vu des besoins, la BioTech a choisi de ne pas attendre ces derniers pour initier la production du produit. C’est là où le bât blesse : c’est en Écosse que celle-ci aura lieu. Le gouvernement britannique a financé les recherches de Valneva à hauteur de 470 millions d’euros… quand son homologue français n’aurait pas accordé de subvention. Le Royaume-Uni devrait donc, en toute logique, être prioritaire quand débutera la livraison des 60 millions de doses prévues d’ici au mois d’octobre 2021.

Ose Immunotherapeutics a, elle, bien reçu 5,2 millions d’euros en financements publics en France. Selon LCI, la société, implantée dans la région nantaise depuis 2004, s’est engagée à rembourser l’État « éventuellement en doses ». Davantage de fonds seront nécessaires au développement de son candidat-vaccin, encore au stade de l’étude pré-clinique. Celui-ci se base sur une méthode qu’elle applique déjà dans le cadre de sa recherche en faveur d’un vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon. Avantage : il cible 11 protéines du Sars-CoV-2, alors que la plupart des vaccins se concentrent sur une seule d’entre elles (le spicule). La promesse d’un produit résistant à de multiples éventuels variants du virus.

Celles qui pourraient surprendre

Développer un vaccin résistant aux futurs variants, c’est aussi la stratégie adoptée par la Lyonnaise Osivax. Experte des maladies infectieuses, la société fondée en 2014 a utilisé l’approche qui lui a permis de mettre au point un vaccin efficace contre toutes les souches de la grippe. Elle a, pour ce faire, ciblé une protéine dite recombinante. Une partie « structurante » du virus qui est « beaucoup plus stable » , d’après ce qu’elle a avancé à Lyon-Entreprises. Bpifrance et le Conseil européen pour l’innovation ont accordé à la jeune pousse 15 millions d’euros de financements chacun, auxquels s’ajoutent une précédente levée de fonds de 10 millions, soit un total de 40 millions d’euros. De quoi passer à la première étape de l’essai clinique de ce candidat-vaccin universel, dont l’innocuité sera certifiée par des tests sur des animaux « d’ici à la fin de l’année 2021 ».

Créée en 2019 à Bourgoin-Jailleux, Aiova planche sur une nouvelle génération de vaccins à ADN en mesure de stimuler les anticorps qui s’attaquent au virus, mais aussi de générer des « cellules tueuses » pour éliminer les cellules déjà infectées par ce dernier. C’est sur la base d’une technologie issue du Laboratoire Pathogenèse et Vaccinations lentivirales (PaVal), qui est sous tutelle de l’Inrae (institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et de l’université Grenoble-Alpes, que la BioTech bâtit sa solution efficace « contre toutes les mutations ». Si elle n’en est qu’au stade pré-clinique et que de nouveaux financements seront nécessaires pour mener à bien les essais sur l’homme, la jeune pousse a d’ores et déjà assuré à L’Essor que sa technique garantit « une immunité durable de 2 ans au minimum » ainsi qu« une industrialisation à faible coût ».

Celles qui débutent tout juste la recherche

FlashTherapeutics revendique déjà « une approche complémentaire à celle développée par Pfizer ou Moderna ». Si la BioTech toulousaine, fondée en 2005, met elle aussi au point des vaccins à ARN, elle privilégie une méthode de bioproduction plutôt que chimique. Des particules de sa conception auraient, d’après elle, « démontré leur capacité à déclencher une réponse anticorps à de faibles doses chez l’animal » dans le cadre de tumeurs chez la souris. Une expérience s’apprête à être lancée par rapport au Sars-CoV-2, puisqu’un de ses programmes a été retenu par Bpifrance – qui apportera un financement de 1,5 million d’euros. La fabrication clinique de lots de particules spécifiques sera lancée dès 2022, ce qui doit permettre à la startup de proposer un candidat-vaccin à la fin de la même année.

Fondée en 2005 à Paris, TheraVectys est issue de l’Institut Pasteur. La BioTech a bouclé le 8 février une levée de 16,5 millions d’euros pour financer un essai clinique de son vaccin anti-Covid administrable par voie nasale. Cette technique permettrait, selon les résultats d’études pré-cliniques publiés dans la revue Cell Host & Microbes, de « réduire de façon drastique la charge virale dans les poumons et prévenir l’inflammation pulmonaire pathogénique ». L’intérêt de ce vaccin, qui pourrait constituer une solution adéquate si le Covid-19 devait devenir une maladie saisonnière à l’image de la grippe, réside ainsi dans la « réponse immunitaire protectrice dans les voies respiratoires supérieures, à la porte d’entrée du virus » dans le corps. Ce produit agit sur l’ADN du vacciné (vecteur lentiviral).

Source : Madyness.com, Décryptage#biotech, Article écrit par Arthur Le Denn, 10 février 2021

Antabio reçoit une aide de 886 K€ de la Région pour le développement de ANT3310-MEM

Dans un communiqué de presse paru ce mardi,  Antabio annonce recevoir le soutien de la Région Occitanie pour développer son nouveau traitement contre les infections multirésistantes.

Une aide de 886 020 euros au titre du Contrat Innovation Région est attribuée pour le développement de ANT3310-MEM, un produit destiné à lutter contre les infections respiratoires acquises à l’hôpital.

Labège, 16 Mars 2021. Antabio SAS, société biopharmaceutique spécialisée dans le développement de nouveaux traitements contre les infections multirésistantes classées prioritaires par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), annonce aujourd’hui avoir obtenu une aide de 886 020 euros via le dispositif Contrat Innovation de la Région Occitanie pour son produit MEM-ANT3310.
MEM-ANT3310 associe l’antibiotique méropénème (MEM) et le nouvel inhibiteur de β-lactamases à large spectre ANT3310. Il permettra à terme de traiter les infections, causées par des agents pathogènes à Gram négatif multirésistants, y compris les pneumonies et infections urinaires nosocomiales.
MEM-ANT3310 se différencie des autres associations bêta-lactamines/inhibiteurs de bêta-lactamases par son activité à large-spectre qui inclut notamment les pathogènes classés « priorité critique » par l’OMS, tels que les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes (ERCs) et les Acinetobacter baumannii résistants aux carbapénèmes (ABRCs). Les ABRCs sont en rapide propagation dans le monde et sont l’une des causes les plus fréquentes d’infections respiratoires nosocomiales.
Ce Contrat Innovation permettra de compléter les études précliniques du produit MEM-ANT3310 notamment les études de toxicologie « GLP » chez l’animal et la production du lot nécessaire à leur mise en oeuvre.
« Nous remercions la Région Occitanie pour son soutien à ce projet de développement porteur d’espérances pour le traitement d’infections potentiellement mortelles, telles que les pneumonies nosocomiales » souligne Marc Lemonnier, PDG d’Antabio. « Alors que nous faisons face à la plus grande pandémie que nous avons connue de notre vivant, Antabio souhaite engager dès à présent les synergies en Région et sur le territoire français nécessaires à une réponse coordonnée et efficace aux futurs défis sanitaires tels que la résistance aux antibiotiques ».
En Mai 2020, MEM-ANT3310 avait été labélisé « QIDP » (« Qualified Infectious Disease Product ») par les autorités réglementaires américaines (« FDA ») en reconnaissance de son potentiel pour le traitement de besoins médicaux non-adressés et prioritaires tels que les pneumonies nosocomiales -dont les pneumonies acquises sous ventilation mécanique -, les infections intra-abdominales compliquées, et les infections urinaires compliquées.

Source : Communiqué de Presse,  16 Mars 2021. Antabio SAS

Lancement de la vague 7 du concours innovation du PIA 

Le Concours d’innovation i-Nov est financé par l’Etat via le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) et opéré par Bpifrance et l’ADEME. Il permet de soutenir l’émergence accélérée d’entreprises ayant le potentiel pour devenir des leaders d’envergure mondiale dans leur domaine par le cofinancement de projets de recherche, développement et innovation, dont les coûts totaux se situent entre 600.000 euros et 5 millions d’euros.

La vague 7 du concours vise à soutenir des projets innovants portés par des startups et des PME autour de 8 thématiques dont la santé et le diagnostic, les protéines et ferments du futur :

• Santé – Diagnostic, dépistage et surveillance des pathologies : dispositifs reposant sur de nouveaux capteurs ou biomarqueurs ; technologies de traitement du signal ou méthodologies d’aide à la lecture ou à l’interprétation ; méthodes ou technologies de pooling ; dispositifs pouvant être utilisés facilement à domicile ; systèmes intégrés pour la détection, prédiction et surveillance en milieu hospitalier ou communautaire ; méthodes ou technologies de surveillance des eaux ; outils de modélisation.

• Protéines et ferments du futur : Pré et probiotiques, aliments fermentés, aliments riches en protéines utilisant de nouvelles technologies, de nouvelles formulations et de nouvelles ressources, produits innovants intégrant de nouvelles sources de protéines et des ferments ; équipements, procédés et solutions technologiques innovants pour la sélection variétale de protéines végétales et la production de ferments, la transformation, la conservation et la commercialisation des nouveaux produits, l’optimisation des associations végétales, pour l’alimentation ; développement de fonctionnalités technologiques ouvrant la voie à la création de nouveaux produits contribuant à la
diversification des régimes alimentaires ; innovation organisationnelle et numérique pour valoriser les services environnementaux et nutritionnels rendus par les protéines et les ferments.

Dépôt des projets sur le site de Bpifrance : https://extranet.bpifrance.fr/projets-innovants-collaboratifs/

Le cahier des charges est accessible sur le lien suivant : https://www.bpifrance.fr/A-la-une/Appels-a-projets-concours/Appel-a-projets-Concours-d-innovation-i-Nov-38041

Les candidatures sont ouvertes aux startup et PME jusqu’au 11 mai 2021 à midi.

source : Communiqué de Presse du mardi 2 mars 2021.

L’UE va investir 150 millions d’euros dans la recherche pour contrer les coronavirus et leurs variants

Le 17 février dernier, la Commission européenne a présenté une Communication concernant le lancement d’un programme européen de préparation à la bio-défense appelé « incubateur HERA », pour faire face à la menace émergente des variantes de coronavirus.

Ce nouveau programme a pour but, d’un côté, de fournir les moyens de détecter, et de contrer, les nouvelles mutations des coronavirus et, d’un autre côté, de garantir l’accès à des vaccins efficaces, lorsqu’un nouveau virus ou un nouveau variant apparaît.

Ce programme prévoit d’investir dans la recherche, d’abord, 30 millions d’euros, dans le cadre d’Horizon 2020, et, ensuite, 120 millions d’euros supplémentaires, dans le cadre d’Horizon Europe. Le financement d’Horizon 2020 soutiendra la mise en place rapide d’un nouveau réseau européen d’essais de vaccins appelé VACCELERATE et renforcera les capacités de suivi et d’analyse des variantes de virus et de partage des données en renforçant la plateforme européenne de données COVID-19 et d’autres projets et réseaux d’infrastructures de recherche existants. Le financement d’Horizon Europe complétera cette action en apportant un soutien supplémentaire au partage ouvert des données, aux études de cohortes et aux essais de vaccins.

Selon Mariya Gabriel, Commissaire chargée de l’innovation, de la recherche, de la culture, de l’éducation et de la jeunesse : « La recherche et l’innovation restent cruciales dans la lutte contre les défis permanents de cette pandémie. L’incubateur HERA et le renforcement des infrastructures et des réseaux européens, soutenus par des fonds supplémentaires provenant d’Horizon 2020 et d’Horizon Europe, nous aideront à faire face à toute variante et à être mieux préparés à de futures épidémies. »

L’incubateur HERA devrait également préparer le terrain pour l’Autorité européenne de préparation et d’intervention pour les urgences sanitaires (HERA). En détail, le programme européen de préparation à la bio-défense vise à assurer :

  • La détection rapide des variants,
  • L’adaptation rapide des vaccins,
  • La mise en place d’un réseau européen d’essais cliniques,
  • L’accélération de l’approbation réglementaire des vaccins actualisés et des infrastructures de fabrication nouvelles ou reconverties,
  • L’augmentation de la production, par une contribution de la recherche, non seulement à la détection des variants des virus, mais aussi à l’établissement des stratégies de vaccination.

Une consultation sur la feuille de route qui doit permettre de dresser les contours de la future Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA) s’est terminée le 24 février dernier. Une nouvelle consultation devrait être organisée, par la Commission européenne, au premier trimestre 2021.

Plus d’informations :

Retrouvez le communiqué de presse de la Commission européenne ici.

Retrouvez la consultation relative à l’HERA, à venir au premier trimestre 2021, ici.

Source : Actualité de l’Union européenne, Budget, Santé by Occitanie Europe, 3 mars 2021