Covid-19 : MedinCell confirme la poursuite de ses recherches sur l’ivermectine

La pharmatech montpelliéraine MedinCell planche sur le Covid-19 et confirme la poursuite de ses recherches autour de la molécule ivermectine, connue notamment pour lutter contre le paludisme. Mais elle a choisi de travailler sur une 3e voie entre vaccin et traitement, celle de la prévention.

Le 6 avril dernier, lapharmatech MedinCell, basée à Jacou à côté de Montpellier et cotée sur Euronext Paris, annonçait avoir lancé un projet Covid-19 en capitalisant sur son expérience dans la formulation d’ivermectine en injection à action prolongée. Le 23 avril, elle confirme, au cours d’une conférence de presse, qu’elle poursuit ce programme et s’explique.

Pour rappel, MedinCell est une société pharmaceutique technologique au stade clinique qui emploie 140 salariés et développe un portefeuille de produits injectables à action prolongée dans différentes aires thérapeutiques (antipsychotiques ou gestion de la douleur et de l’inflammation post-opératoire). Elle associe sa technologie propriétaire BEPO® (délivrance régulière à dose thérapeutique optimale d’un médicament pendant plusieurs jours, semaines ou mois à partir de l’injection sous-cutanée ou locale d’un simple dépôt de quelques millimètres, entièrement bio-résorbable) à des principes actifs déjà connus et commercialisés.

Troisième voie : la prévention

L’Ivermectine est une molécule connue depuis une quarantaine d’années et considérée de longue date comme un médicament sûr et efficace pour traiter certaines maladies parasitaires. Christophe Douart rappelle ainsi qu’«elle a déjà montré son efficacité en laboratoire sur plusieurs virus comme SRAS, la rage, la grippe, la dengue ou le West Nile, et plus récemment sur le Covid selon l’étude australienne récente».

En effet, des chercheurs de l’Université Monash à Melbourne ont publié, fin mars, une étude menée en laboratoire montrant que l’ivermectine peut tuer le coronavirus en moins de 48 heures. Des études sont menées par des instituts de recherche depuis quelques mois pour évaluer l’efficacité d’un traitement avec de l’Ivermectine chez des patients hospitalisés atteints par le Covid-19.

Par ailleurs, MedinCell a déjà publié des données montrant que la molécule pouvait être formulée avec sa technologie BEPO®, et mène un programme visant à développer un produit injectable de trois mois pour lutter contre le paludisme.

« C’est une troisième voie, entre traitement et vaccin, pour lutter contre le Covid-19, précise Christophe Douat, président du Directoire de MedinCell. Historiquement, le temps de mise au point des vaccins a toujours été très long. Il faudra certainement attendre plusieurs années, et sans certitude que les recherches aboutissent. A ce jour, aucun vaccin n’a jamais été développé pour un Coronavirus, et un virus peut muter, rendant le vaccin inefficace. Notre produit reprend un concept déjà utilisé dans le VIH pour protéger les populations à risque. »

Ivermectine VS nicotine

Interrogé sur les possibles effets de la nicotine sur le Covid-19 et le lien possible avec l’ivermectine, Christophe Douat répond : « Certains pensent en effet que la nicotine a un impact sur le virus via le lien avec le récepteur nicotinique. Or il a été démontré que l’ivermectine avait aussi un effet sur ce récepteur nicotinique. La nicotine aurait un effet préventif sur l’infection, c’est-à-dire la même chose que ce que nous souhaitons faire avec un médicament moins nocif en termes d’addiction. L’ivermectine a très peu d’effets secondaires dans les doses utilisées aujourd’hui ».

A ce stade, l’entreprise n’est cependant pas en mesure de communiquer un calendrier de ce programme.

« La forte mobilisation internationale pour faire face à la crise du Covid-19 permet d’envisager des développements accélérés, d’autant que l’ivermectine est une molécule déjà largement documentée et utilisée, et que notre technologie BEPO fait d’ores et déjà l’objet de plusieurs essais cliniques avancés dans d’autres indications, assure Christophe Douat. Notre objectif est d’aller le plus vite possible. Nous avons réorganisé nos processus pour que le projet soit traité avec priorité. Et nous sommes en lien avec des partenaires industriels et des ONG qui pourraient être utiles pour le développement et la production. D’autant que nous avons déjà une joint-venture qui nous permet de produire les polymères à grandes échelle dans des conditions pharmaceutiques et pour des déploiements de masse. »

Si ces études validaient des résultats positifs, MedinCell entend bien jouer un rôle majeur en proposant une solution à grande échelle de lutte contre la pandémie et les potentielles vagues à venir.

Source : La tribune, 23/04/2020

MedinCell reçoit une subvention de 6,4 millions de dollars de Unitaid pour lutter contre le paludisme

La biotech héraultaise MedinCell annonce que l’organisation internationale Unitaid, qui investit pour la recherche de traitements du VIH, turberculose ou paludisme en particulier à destination des pays en voie de développement, vient de lui accorder une subvention de 6,4 M$ pour financer la mise au point d’un traitement à injection unique dont l’action prolongée pourrait contribuer à éradiquer le paludisme.

Basée à Jacou, à côté de Montpellier, et employant 130 collaborateurs, MedinCell est une société pharmaceutique technologique qui développe un portefeuille de produits injectables à action prolongée en associant à des principes actifs déjà commercialisés sa technologie propriétaire BEPO®. Cette dernière permet de contrôler et de garantir la délivrance régulière à dose thérapeutique optimale d’un médicament pendant plusieurs jours, semaines ou mois à partir de l’injection sous-cutanée ou locale d’un simple dépôt de quelques millimètres.

Le 26 mars, la biotech annonce avoir signé un accord de subvention à hauteur de 6,4 M$ sur trois ans avec Unitaid, organisation internationale investissant pour trouver des moyens de prévenir, diagnostiquer et traiter le VIH, la tuberculose, le paludisme et l’hépatite C, en particulier à destination des pays en voie de développement.

Cette subvention a pour objectif de financer la formulation et les activités précliniques d’un injectable actif 3 mois d’ivermectine, médicament utilisé dans le traitement de nombreux types d’infections parasitaires, pour neutraliser le vecteur de transmission du paludisme*.

IMPACT ÉPIDÉMIOLOGIQUE SIGNIFICATIF

« Notre objectif est de neutraliser les moustiques anophèles, qui portent et transmettent le parasite du paludisme, après qu’ils aient piqué des populations traitées, explique Christophe Roberge, directeur de la technologie chez MedinCell. Nous pourrons ainsi rompre la chaîne de transmission. Une unique injection d’ivermectine active pendant 3 mois permettra de lever certaines des barrières logistiques à l’adoption de traitements de masse, puisqu’elle ne nécessitera pas de renouveler régulièrement les campagnes de traitement typiquement liées aux formes orales dont la durée d’efficacité́ est trop courte. »

De premiers tests in vivo ont été menés au Burkina Faso par l’IRD, l’IRSS, le CIRDES et MedinCell. Selon les données issues de ces tests et présentées lors du dernier congrès annuel de l’American Society of Tropical Medicine and Hygiene (ASTMH) en novembre 2019 à Washington, la formulation d’ivermectine, administrée au début de la saison de transmission et active 3 mois, pourrait avoir un impact épidémiologique significatif.

ÉRADIQUER LE PALUDISME PAR DE NOUVELLES STRATÉGIES

« Le paludisme ne pourra être éradiqué qu’avec de nouveaux outils et de nouvelles stratégies, le dernier rapport de l’OMS sur le paludisme dans le monde le montrait très clairement, ajoute le Dr Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid. Unitaid investit dans des innovations qui présentent le plus fort potentiel pour réduire le poids de la maladie dans le monde. Nous considérons les traitements à action prolongée comme des technologies émergentes pouvant offrir de nouveaux instruments pour renforcer et élargir la boîte à outils dont nous disposons déjà. »

Selon MedinCell, « après l’Université de Liverpool et l’Université de Washington, MedinCell est la première entreprise privée à recevoir une subvention de Unitaid pour le développement et la commercialisation de médicaments à action prolongée ».

Conformément à l’engagement des deux partenaires d’assurer un accès équitable aux produits de santé dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et afin d’avoir un impact significatif sur les populations les plus vulnérables, MedinCell accordera une licence non exclusive à Medicines Patent Pool, le bras opérationnel de Unitaid en charge des accords de licence pour l’exploitation des brevets de médicaments, pour distribuer le produit via le secteur public dans ces pays.

En novembre 2019, c’est une subvention de 19 M$ sur quatre ans qui avait été accordée à MedinCell par la Fondation Bill & Melinda Gates afin de progresser dans le développement d’un contraceptif injectable innovant.

* Le paludisme reste pandémique dans 91 pays représentant 50 % de la population mondiale. Selon les estimations de l’OMS, 228 millions de personnes ont été infectées dans le monde en 2018, dont 93 % en Afrique, entraînant 405 000 décès.

Source : La Tribune – 23 03 2020 – CÉCILE CHAIGNEAU

Santé. Pourquoi Pierre Fabre s’intéresse à la start-up de Toulouse Ilya

Encore à ses débuts, Ilya va s’installer à l’Institut Pierre Fabre à Toulouse pour bénéficier d’un laboratoire gratuitement. La jeune pousse travaille notamment à la mise au point de solutions de recyclage des eaux de douche.

Cette semaine, Simon Buoro et Antoine Escande, les deux cofondateurs toulousains de la start-up Ilya, vont investir leur nouveau lieu de travail : des bureaux et laboratoires installés au sein de l’institut Pierre Fabre, à l‘Oncopole de Toulouse. La très jeune pousse, créée en décembre 2019 par ces deux diplômés de l’Insa, a en effet signé une convention avec le géant de la dermo-cosmétique.

« C’est la première fois que nous réalisons un partenariat de cette nature », assure d’ailleurs le service communication de Pierre Fabre, qui ne laisse pas filtrer grand-chose de l’objet de cette convention. « Ilya pourra utiliser les bureaux qui lui sont alloués au sein de l’Institut de Recherche Pierre Fabre et aura également accès, sous certaines conditions, aux laboratoires et à leurs équipements. Les autres aspects de l’accord sont confidentiels ». Simon Buoro précise que l’accès à un laboratoire gratuitement pendant une durée d’un an est ce qui motive les deux entrepreneurs : « il est rare, dans les structures accompagnement, d ‘avoir accès à un laboratoire. Et c’est précisément ce dont nous avons besoin actuellement pour mener des analyses sur de l’eau de douche ».

Ilya développe en effet un système de douche cyclique dans lequel cinq litres d’eau seraient suffisants pour prendre une douche (quelle que soit sa durée), ces cinq litres étant re-pompés, filtrés et réchauffés en temps réel pour être réinjectés dans le pommeau. « Nous espérons une mise sur le marché en 2021 », projette le cofondateur.

« Open innovation »

Coté Pierre Fabre, quel est l’intérêt à héberger une start-up aussi peu mature, qui n’a ni de levée de fonds ni de chiffre d’affaire à son actif ? Dans un communiqué, Vincent Denoel, directeur support innovation chez Pierre Fabre, indique que « cette démarche est emblématique de l’état d’esprit dans lequel le groupe Pierre Fabre souhaite aborder l’open innovation : accélérer l’arrivée sur le marché d’innovations permettant aux consommateurs-patients de vivre mieux dans un respect accru de l’environnement. Pour cela, nous souhaitons inscrire notre accompagnement dans un cadre à la fois exigeant et bienveillant ».

Concrètement, le groupe ne prend pas de part dans le projet, mais réfléchit « à plusieurs pistes de partenariat portant principalement sur la réduction de la consommation d’eau de douche ». Pierre Fabre compte en effet de nombreux produits rincés (shampoings, après-shampoings, etc.) à son catalogue et se dit « très mobilisé par les enjeux liés à la maîtrise de la consommation d’eau ». Reste que si Ilya développe un produit ou un service au sein de l’institut Pierre Fabre, la question se posera de savoir qui de la start-up ou du grand groupe commercialisera l’offre. « Cela n’est pas encore déterminé, et de multiples formes de partenariats entre nos deux sociétés sont envisageables », répond encore le service communication du groupe. Du côté des jeunes fondateurs, pas de réponse non plus sur ce sujet.

Vainqueurs de la Social Cup

Actuellement accompagnée par l’accélérateur Première Brique, Ilya recherche 200.000 euros de fonds auprès de banques et acteurs publics pour poursuivre sa R&D. Les deux fondateurs, qui ne se versent pas encore de salaire, mettront dès 2020 sur le marché un outil de sensibilisation sur la consommation d’eau à destination des professionnels (salles de sports, hôtels, campings, etc.). « Il s‘agit d’un capteur présent dans la douche et qui affiche en temps réel la consommation d’eau et d’énergie », décrit Simon Buoro. A noter qu’avec leur innovation, Simon Buoro et Antoine Escande ont remporté le 6 février dernier la Social Cup, la coupe de France des entrepreneurs sociaux.

Sophie Arutunian – Touleco – 10 02 2020

Sur la photo : Simon Buoro et Antoine Escande. Crédits : The Declic Project – DR.

 

Quantum Surgical lève 2 millions d’euros avant d’importants essais cet été

Cofondée par Bertin Nahum en 2017, l’entreprise innovante est spécialisée en robotique chirurgicale pour le traitement mini-invasif des cancers du foie. Des essais cliniques sont prévus cet été. Une levée de fonds de 40 millions de dollars doit suivre.

Quantum Surgical, entreprise innovante montpelliéraine spécialisée en robotique chirurgicale, obtient 2 millions d’euros de Bpifrance, dans le cadre de l’aide Deeptech. Celle-ci va contribuer au développement de la plateforme robotisée d’assistance aux traitements chirurgicaux mini-invasifs des cancers du foie. Cofondée en 2017 par Bertin Nahum, ex-dirigeant de Medtech (racheté en 2016 par l’Américain Zimmer Biomet), la technologie de Quantum Surgical cible exclusivement ce type de cancers. Une pathologie qui touche 800.000 nouveaux patients chaque année, dont 8000 en France. La solution de Quantum Surgical combine traitement de l’image, robotique, logiciel et intelligence artificielle, pour assister les praticiens dans le traitement percutané des tumeurs.

Convention d’affaires à San Francisco

Après une phase de tests précliniques effectuée avec succès auprès de cochons, au cours du deuxième semestre 2019, des premiers essais cliniques se dérouleront sur l’homme à l’été 2020. « Nous préparons la certification des produits pour nos trois marchés cibles : Europe, Etats-Unis et Chine. L’objectif est de démarrer la commercialisation en 2021, pour un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros et douze machines installées, dans trois centres d’excellence », précise Bertin Nahum.

Quantum Surgical vient de participer à la convention d’affaires JP Morgan et Biotech Showcase à San Francisco, du 13 et 15 janvier. La ville californienne a accueilli des centaines de délégués d’entreprises pharmaceutiques, biotechnologiques et de technologies médicales, et des investisseurs. Quantum travaille à une levée d’environ 40 millions de dollars cette année. L’investisseur asiatique Ally Bridge Group, qui avait financé le premier tour de table financier de 10 millions de dollars en 2018, pourrait cette fois être épaulé par d’autres investisseurs, a priori nord-américains. Quantum Surgical emploie à ce jour soixante-dix salariés. Dix recrutements sont prévus cette année.
Hubert Vialatte

Sur la photo : Bertin Nahum, ex-dirigeant de Medtech a co-fondé Quantum Surgical en 2017. Crédits : DR.

Touleco 27 01 2020