Avec NativeSkin, Genoskin vend des échantillons de peau humaine encore vivante sur internet

La société toulousaine Genoskin lance la commercialisation en ligne d’échantillons de peau humaine encore vivante, issus des opérations de chirurgie esthétique. Ces kits sont utilisés à des fins de recherche pour l’industrie cosmétique et pharmaceutique comme alternative à l’expérimentation animale. En forte croissance, la startup va recruter une dizaine de personnes à Toulouse et dans son unité de production à Boston.

Donner une seconde vie à la peau humaine pour faire avancer la recherche, c’est l’ambition affichée par Genoskin. Cette société toulousaine a été fondée en 2011 par Pascal Descargues, auparavant chercheur dans le domaine des maladies génétiques de la peau.

Ayant beaucoup travaillé sur des animaux pour ses expérimentations, il a imaginé un gel spécial dans lequel la peau humaine peut être maintenue en vie pendant sept jours et ainsi subir des tests d’efficience de médicaments ou de toxicologie pour les cosmétiques. Genoskin récupère des restes de peau issus d’opérations de chirurgie plastique auprès d’une vingtaine d’hôpitaux et de cliniques en France. Elle les transforme en kits prêts à l’emploi depuis ses locaux au sein du Centre Pierre Potier, à l’Oncopole de Toulouse. La jeune société dispose également depuis mai 2018 d’une unité de production aux Etats-Unis, dans la banlieue de Boston.

Après avoir séduit déjà de grands noms de l’industrie cosmétique (L’Oréal, Estée Lauder, Yves Rocher, le géant japonais Shisheido) et pharmaceutique (Colgate, Unilever), Genoskin veut passer à la vitesse supérieure.

Lire l’article dans son intégralité.

Source : La tribune Occitanie – Florine Galéron- Toulouse, 02/09/20

Echec de la phase 3 pour Kevzara (Sanofi) contre le Covid-19

Sanofi annonce aujourd’hui que l’essai international de phase III évaluant Kevzara® (sarilumab) administré par voie intraveineuse à une dose de 200 mg ou de 400 mg à des patients hospitalisés pour une forme sévère ou critique de COVID-19 n’a pas atteint son critère d’évaluation principal ni secondaire, comparativement au placebo et, dans les deux cas, en plus des soins hospitaliers habituels.

Cet essai randomisé a inclus 420 patients et a été mené en dehors des États-Unis, à savoir en Argentine, au Brésil, au Canada, au Chili, en France, en Allemagne, en Israël, en Italie, au Japon, en Russie et en Espagne (86 patients dans le groupe placebo, 161 dans le groupe 200 mg, et 173 dans le groupe 400 mg).

« Bien que cet essai n’ait pas donné les résultats que nous espérions, nous sommes fiers du travail accompli par l’équipe qui en a eu la charge pour approfondir nos connaissances sur l’utilisation potentielle de Kevzara dans le traitement de la COVID-19 », a déclaré le docteur John Reed, Ph.D., Responsable Monde de la Recherche et Développement de Sanofi. « Dans des moments comme celui-ci, la conduite d’essais cliniques bien conçus et contrôlés permet de recueillir les données et connaissances dont la communauté scientifique a besoin pour prendre des décisions fondées sur des données factuelles. Sanofi s’engage à contribuer à la lutte contre la pandémie mondiale de COVID-19, en particulier en développant des candidats-vaccins qui pourront être fabriqués à grande échelle. »

Bien que non statistiquement significatifs, les résultats numériques font observer une réduction tendancielle de la durée de l’hospitalisation, ainsi qu’une accélération du délai écoulé jusqu’à ce qu’une amélioration clinique soit observée, telle que mesurée par une amélioration de 2 points sur une échelle à 7 points, par rapport au score de départ. De plus, une réduction tendancielle de la mortalité a été observée dans le groupe de patients présentant une forme critique de COVID-19 – ce qui n’a pas été le cas dans le groupe de patients présentant une forme sévère de la maladie. Enfin, au cours des deux premières semaines de traitement, le délai écoulé jusqu’à la sortie de l’hôpital a été écourté de 2 à 3 jours (résultat non statistiquement significatif) chez les patients traités par Kevzara.

Entre 26 % et 29 % des patients traités par Kevzara et 24 % des patients traités par placebo ont présenté des événements indésirables graves. L’incidence des événements indésirables mortels s’est établie à environ 10 % dans les trois groupes de traitement. Des infections graves (en particulier des pneumonies liées à la COVID-19) ont été observées chez 11 % à 13 % des patients traités par Kevzara et chez 12 % des patients traités par placebo.

Des résultats détaillés seront soumis à une publication scientifique avec comité de lecture dans le courant de l’année. Pour l’heure, ni Sanofi ni Regeneron ne prévoient la conduite d’autres études cliniques sur Kevzara dans le traitement de la COVID-19.

Lire le communiqué de presse dans son intégralité

Nestlé veut s’emparer d’Aimmune Therapeutics, spécialiste des allergies alimentaires

Nestlé fait un pas de plus dans le monde de la santé . Le leader mondial de l’industrie agroalimentaire va en effet lancer une offre publique d’achat pour racheter le spécialiste américain des allergies Aimmune Therapeutics , valorisé 2,6 milliards de dollars.

Le géant helvète, qui détient une participation de 25,6 % dans l’entreprise, va proposer à ses actionnaires 34,50 dollars par action. Ce prix représente une prime de 170 % par rapport au cours de clôture de vendredi – 12,60 dollars. L’opération sera financée grâce aux « liquidités disponibles », indique un communiqué publié ce lundi.

En rachetant la société biopharmaceutique californienne, Nestlé – via sa filiale Nestlé Health Science, dédiée à la santé nutritionnelle – veut principalement s’emparer du Palforzia, un produit récemment homologué aux Etats-Unis. Il est présenté comme le seul aidant à réduire la fréquence et la gravité des réactions allergiques aux arachides – y compris l’anaphylaxie – chez les enfants de 4 à 17 ans. Cette allergie, la plus répandue au monde, touche 240 millions de personnes au total.

Source : Les Echos.fr, 31/08/20

Lire le communiqué de presse

Anti COVID-19 : Divincell explore la technologie des nanovéhicules

La biotech gardoise Divincell, spécialisée dans la mise au point de nanovéhicules capables de transporter des médicaments dans l’organisme, propose ce mode d’administration pour lutter contre le Covid-19. Elle vérifie actuellement le potentiel thérapeutique de ce procédé avec plusieurs molécules antivirales.

La biotech gardoise Divincell teste le potentiel de molécules antivirales transportées par sa technologie de nanovéhicules. (Crédits : Divincell)

Créée par un ancien chercheur au CNRS et hébergée par le BIC Innov’Up, la société nîmoise Divincell développe des nanovéhicules pouvant transporter des principes actifs dans l’organisme, avec l’avantage de « pouvoir les téléguider et les emmener directement sur une tumeur ou sur différents endroits de l’organisme, d’utiliser des doses plus faibles grâce à ce ciblage, d’être peu toxique car est biodégradable, et de transporter des outils puissants comme les ciseaux ADN », explique Gilles Divita, un des cofondateurs.

Cette technologie, destinée à adresser en premier lieu le traitement du cancer du pancréas et des ostéosarcomes (tumeurs malignes primaires), a prouvé son efficacité sur des modèles pré-cliniques « et on s’apprête à lancer les essais cliniques », précise Gilles Divita. Les nanovéhicules peuvent aussi adresser le traitement du cancer du poumon et Divincell a intégré un programme européen étudiant le transport de molécules ayant une activité anti-fibrose pulmonaires.

LEVÉE DE FONDS REPORTÉE

Divincell s’est intéressée à la recherche de traitement du Covid-19. Elle a identifié plusieurs molécules présentant un fort potentiel antiviral, en permettant de bloquer l’entrée du virus dans les cellules ainsi que sa réplication. Le potentiel thérapeutique de ces molécules couplées aux nanovéhicules Divincell est à l’étude en association avec la société italienne Virostatics.

« L’étape suivante sera de démarrer l’étude toxicologique et ensuite demander l’autorisation pour faire une étude clinique, déclare Gilles Divita. Aujourd’hui, un médicament sans moyen de transport est limité, donc c’est devenu une priorité. L’originalité de notre technologie est de pouvoir transporter des ciseaux ADN, des cocktails de molécules et adresser une cible précisément. »

Divincell devait lever 5 à 10 M€ début 2019 mais la pandémie du Covid-19 a mis l’opération en stand-by.

« Nous sommes en discussion avec des fonds américains et nous devrions la boucler à la fin de l’été, affirme le dirigeant. Une autre société, basée aux États-Unis, va nous rejoindre sur un programme d’oncologie et amener du capital sur ce programme. »

Divincell emploie à ce jour 7 personnes, et prévoit de recruter et de s’agrandir une fois la levée de fonds bouclée.

Source : La Tribune – 11 06 2020, CÉCILE CHAIGNEAU