Starvac met la pression sur sa croissance

Depuis plus de 40 ans, Starvac conçoit et fabrique à Toulouse ses appareils de « palper rouler ». Mais la concurrence asiatique le pousse à innover toujours plus. Et à travailler son image auprès du grand public.

Tout débute en 1970 quand Jean Fajdenrajch, un kinésithérapeute doublé d’un Géo Trouvetou, médaille d’or du concours Lépine à 18 ans, crée sa première machine de « pressothérapie et dépressothérapie » pour offrir un meilleur traitement à ses patients. Deux ans plus tard, Starvac naissait.

Aujourd’hui aux mains de son fils Daniel, le spécialiste des appareils de réactivation cellulaire à visée esthétique, médicale ou de bien-être, est leader français des équipements de pressothérapie et réalise 80% de son chiffre d’affaires à l’export dans quarante-cinq pays. Mais dernièrement, cerné par la concurrence asiatique, le groupe familial toulousain a dû repenser sa stratégie vers des appareils plus technologiques et développer son marketing pour gagner en notoriété. Il passe à l’offensive en mode « croissance plus » pour atteindre son objectif de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici cinq ans contre 2,4 millions d’euros en 2016.

« Toutes nos machines sont basées sur un même principe de travail sur les couches de la peau, provoquant une dépression faible pour les problèmes de cellulite ou de cicatrisation, ou au contraire plus forte, dans les cas de réparation musculaire, de drainage ou de préparation à la pose d’implants mammaires », explique le dirigeant. D’où une clientèle à la fois d’instituts de beauté, de centres de kinésithérapie, de clubs sportifs ou de centres hospitaliers.

Trois leviers : marketing, innovation, export

Dans le domaine esthétique, en particulier anticellulite, face au « CelluM6 », un concurrent largement connu du grand public, Starvac a dû étoffer son service marketing dès 2011 pour travailler son image. Il a également recruté une équipe commerciale en propre pour court-circuiter un réseau de distributeurs multicartes et mieux placer ses produits en France.

Autre levier de croissance, l’innovation qui, avec 8% du chiffre d’affaires consacré à la R&D, s’est traduite par plusieurs dépôts de brevets et la mise au point d’appareils différenciant de stretching cellulaire, moins douloureux. « Toutes nos machines sont conçues et assemblées à Toulouse, à partir de pièces à 95% d’origine française. Seuls nos moteurs sont allemands. Notre volonté est de continuer la fabrication en France, quitte à rogner sur les marges. Dans ces conditions, l’innovation reste le nerf de la guerre », explique Daniel Frajdenrajch.

Enfin, l’export est en pleine accélération avec l’ouverture en 2016 d’un bureau à Shenzhen. « Les soins avec appareillage dans les spas connaissent un boom en Chine, qui représente déjà 14% de notre chiffre d’affaires. La Russie et le Japon, où le domaine esthétique est prépondérant, sont aussi deux cibles en expansion », indique Daniel Frajdenrajch. Après des années de développement en fonds propres, Starvac envisage une ouverture de capital dans les deux années à venir. Elle pourrait atteindre un million d’euros.

Source TOULECO – 28/03/2017

STARVAC : de père en fils

portraitstarvac_0039« Mon père Jean, fondateur de la société, a innové avec ses appareils de pressothérapie et dépressothérapie, déposant son dernier brevet à l’âge de 87 ans ! Il m’a transmis son esprit inventif et sa fibre entrepreneuriale. »

Avant de concevoir le tout premier appareil à combiner pressothérapie et dépressothérapie pour obtenir de meilleurs résultats en termes de soins, Jean Frajdenrajch, masseur-kinésithérapeute a été médaillé du concours Lépine, en inventant à 18 ans un système pour nettoyer les mécanismes de montre !

Installé au départ dans son atelier rue Saint-Rome, le fondateur de Starvac compte à son actif près d’une trentaine de brevets, déposant le dernier à l’âge de 87 ans. Il a transmis ce goût pour l’innovation et l’entrepreneuriat à son fils Daniel, directeur général de cette PME familiale qui réalise 72% de son chiffre d’affaires à l’exportation. Du matériel made in France, apprécié des professionnels de la santé et de la cosmétique en raison de sa fiabilité et efficacité.

Dans un environnement très concurrentiel, comment Starvac réussit à tirer son épingle du jeu depuis près d’un demi-siècle ?

Nous avons toujours privilégié la R&D, notre bureau d’études a toujours dans les tiroirs de nombreux projets de développement. Nous maîtrisons deux savoir-faire, les techniques de soufflerie et celles de l’aspiration. Nous ne fonctionnons pas en vase clos, les médecins et autres professionnels extérieurs à notre entreprises nous expriment leurs besoins, participent à la validation et tests de nos concepts. J’ai déposé mon premier brevet récemment. Notre dernière invention a fait l’objet d’une protection directe en Chine, avec un dépôt auprès du bureau chinois des brevets afin de nous prémunir sur place des contrefaçons. Pour se démarquer de la concurrence, nos appareils ont une approche différente ou bien sont carrément plus évolués.

Nous avons été pionniers dans le sport, en utilisant la pressothérapie pour relancer le système lymphatique, drainer les toxines, éliminer les douleurs musculaires…Nos programmes de R&D cliniques associent des scientifiques experts sur le muscle, la peau, la lymphe…Nous requérons le concours des meilleurs de la classe, à titre d’exemple, nous travaillons actuellement  avec un chercheur belge spécialisé dans le système lymphatique.

A qui s’adresse votre offre ?

Notre gamme cible le secteur de la santé, nous fournissons des dispositifs aux hospitaliers, les médecins angiologues, les sage-femmes…

Les physiothérapeutes prisent nos équipements pour la remise en forme des sportifs (réparation des muscles, atténuation des courbatures…). L’univers de la beauté est aussi un secteur que nous adressons, nos appareils améliorent le modelage du corps, facilitent l’amincissement, atténuent les vergetures…En complément de nos matériels dédiés à la cosmétique,  nous avons une ligne de produits de soins à usage des professionnels. Ces préparations sont élaborées à Mazamet avec le concours d’une pharmacienne.

Le 4ème univers sur lequel nous intervenons c’est celui du spa, un domaine d’activité en pleine mutation, qui s’oriente vers plus de technicité et de traitement pour ne pas rester cantonné à la relaxation.

Comment est organisée la distribution commerciale ?

 Starvac Group, le siège social, est localisé à Toulouse. A l’international, nous avons noué des partenariats avec des acteurs locaux pour créer Starvac Iberica, Starvac Polska, Starvac China. Ces établissements assurent la diffusion de la gamme sur leurs bassins géographiques naturels, soit dans l’ordre, l’Amérique du Sud, l’Europe Centrale, l’Asie.

Vous arrivez à produire en France malgré des coûts plus élevés qu’ailleurs ?

A Toulouse, Starvac garde la main sur l’expertise technologique. En fabrication, nous travaillons avec un réseau de sous-traitants implantés sur l’ensemble du territoire national. En tant que donneur d’ordres, je déplore le manque de motivation et d’entrain de certains fournisseurs qui n’ont pas l’envie de faire, d’apporter du service, de gagner en compétitivité sur les prix. Pour autant, je continue à me battre pour du Made in France.

Vos ambitions à court terme ?

Nos efforts portent sur l’amélioration des technologies et des résultats obtenus. En permanence, nous cherchons à optimiser nos solutions destinées à raffermir, faire maigrir, drainer, favoriser les cicatrisations…En 2017, nous lancerons  trois nouveaux dispositifs aux performances exclusives.

Si l’internationalisation est en marche, il nous reste le marché nord-américain à conquérir. Nous irons aux USA lorsque nous seront prêts, sur place nous n’avons pas droit à l’erreur !

Parcours et engagements

 Formé au commerce,  gestion et management, Daniel Frajdenrajch a rejoint en 2002 la société créée par son père qui continue à 88 ans, à participer à la vie de l’entreprise. Epris d’innovation et de nouvelles technologies, il fait de la veille stratégique pour anticiper l’évolution du marché et les attentes des professionnels.

Question engagements, il est adhérent de Biomed Alliance qui fédère les industriels de la santé, les biotechnologies et les fabricants de dispositifs médicaux.

A retenir

-Pulsomatic (rebaptisé Starvac par la suite) est le 1er appareil de pressothérapie et dépressothérapie inventé en 1970.

-Création de l’entreprise Starvac en 1972.

-CA 2016 : 2,2 M€

-Effectifs : 21 salariés.

-2 savoir-faire : le mécanisme de soufflerie avec envoi d’air dans les accessoires pour faire pression sur la peau ; le mécanisme d’aspiration avec les accessoires agissant sur le derme, l’hypoderme, les muscles…

-La gamme a été recentrée autour de 4 appareils de nouvelle génération et 3 équipements plus classiques, l’objectif étant de satisfaire tous les marchés géographiques, certains nécessitant des solutions à moindre coût.

Source Entreprises Midi-Pyrénées – Décembre 2016